mercredi 14 août 2019

Phare de l'Oberalppass, Pazolastock et Lai da Tuma

Ce week-end, je laisse la place aux 5'200 coureurs et leurs accompagnants qui vont effectuer la course Sierre-Zinal pour aller chercher des sentiers nettement moins fréquentés et plus calmes, 
et comme la Bretagne commence à me manquer,je vais aller rêver près du phare de l'Oberalppass, à 2'046m au dessus d'Ouessant, à la frontière entre le canton d'Uri et celui des Grisons.

La réplique de ce phare, dont l'original est au musée à Rotterdam et qui balisait "un coin de Hollande" (Hoek van Holland) dans le delta du Rhin,  est ici à l'Oberalppass pour symboliser la naissance de ce fleuve qui prend sa source dans le massif du Gothard, ainsi que trois autres fleuves, le Rhône, la Reuss et le Tessin pour s'écouler respectivement dans la mer du Nord, la Méditerranée et l'Adriatique. Oberalp est le point de départ du chemin des Quatre Sources, 
85 km de randonnée à la découverte du château d'eau de l'Europe.

L'eau de la rosée matinale dans laquelle se reflète le phare.



Le sentier qui mène au Pazolastock s’élève rapidement au dessus de l'Oberalppass dont les brumes matinales semblent ne pas vouloir se dissiper, mais comme disait je ne sais plus qui: "Qui écoute trop la météo, reste au bistrot"  j'attaque la montée en rêvant de soleil et du panorama grandiose qui m'attend, j'en suis sur, la-haut !!








Pause bienvenue sur ce replat aménagé avec l'ancêtre des BBQ et murets de protection contre le vent pour les moutons... et les hommes. Et vue sur le chemin qu'il reste à parcourir pour arriver au la-haut. Vu d'en bas ca a l'air énorme, mais à petit pas, on arrive gentiment à des sommets que l'on croyait inatteignables, un peu comme dans la vie.



Pazolastock, 2'739m le soleil est au rendez-vous et la vue suffisamment dégagée pour avoir une idée de la grandeur du massif du St Gothard. Attachée au cairn, une gamelle militaire contenant le livre des sommets ( et que l'on retrouve régulièrement dans les montagnes ) est à disposition des randonneurs pour y laisser leurs impressions ou leurs états d'âmes après l'effort de la montée et le bonheur d'être ici. Beaucoup de textes en suisse-allemand me sont incompréhensible mais doivent refléter les mêmes sentiments que j'éprouve a cette instant, bonheur et humilité...







Au bout de la flèche, la Badushütte et sur la droite le Lai de Tuma dans son écrin de rochers. La longue descente peut commencer, mais le plus dur est fait et je pense que faire cette randonnée dans ce sens est plus agréable. L'effort d'abord puis le retour tout en douceur. Dans l'autre sens, j'aurais l'impression de ne jamais voir le bout du chemin...


Accueil fort sympathique dans cette cabane qui a gardé son âme et n'a pas -encore- cédé aux sirènes du modernisme. Une bonne bière, la soupe du jour et un morceau d'excellent fromage régional finissent de me convaincre que les petites choses de la vie sont décidément les meilleures. 

Les gardiens de cette endroit magique me font visiter les lieux et l'escalier particulier qui monte au dortoir doit impérativement s'emprunter en commençant avec le pied gauche. 
Ici ce genre d'escalier s'appelle "Zimmermann Treppe" plus connu chez nous sous l’appellation d'"échelle de meunier" que j'ai eu l'occasion de fabriquer pour des très petits chalets ou la place était comptée et l'accès à l'étage pas facile. Inutile de préciser que si la montée demande de la réflexion, la descente demande de la mémoire, se rappeler que c'est un "Zimmermann Treppe" très raide !!





Bien m'en a pris de ne pas prendre le raccourci pour rejoindre le lac de Tuma, car l'arrivée par le sentier avec vue sur ce bijou mérite largement les 10mn économisées, et maintenant je comprend mieux mon patron qui, lorsque j'étais en apprentissage de peintre en lettres, partait régulièrement pêcher dans ces petits lacs de montagne des Grisons.

Et je vais faire de même, partir à la découverte des mille et un joyaux de ce canton que je connais pas assez et qui est seulement à deux heures de chez moi, sans compter le phare qui me dépayse une deuxième fois. Quand à la magie des cols alpins, je vous en parlerais une prochaine fois, car il y en a des choses à voir, à entendre et à apprendre dans ces endroits de passages entre les peuples.












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