samedi 11 janvier 2020

Escapade au bout du Lac Léman, Genève

 Quand la Rade de Genève brille de tout ses feux, le spectacle fait oublier la fraicheur de ce début d'année 2020. Et le Jet d'Eau, repère incontournable du bout du Lac depuis 1891, domine la rade du haut de ses 140m.
Ses 7 tonnes d'eau en suspension forment la voile blanche d'un navire prêt à partir à la conquête du bleu Léman.



Juste en face, le Phare des Pâquis, érigé en 1857,  plus modeste de par sa taille qui n'est que de 18.70m, mais qui a une portée lumineuse  de 36 km.

Mes retrouvailles avec Genève sont toujours empreinte de souvenirs.
Retrouver une ville que j'ai sillonnée de long en large, à pied, en boguet, en tram 12, en Mouette ou en voiture, de jour comme de nuit en faisant les métiers les plus divers et en fréquentant ses bistrots de quartiers au hasard de mes chantiers, de mes soirées et de mes livraisons lorsque je travaillais comme livreur dans une grosse boulangerie et que je ravitaillais des quatre heures du matin les hôtels, restaurants et boulangerie un peu partout en ville sont des souvenirs impérissables.

 De la fête foraine de Plainpalais, endroit propice aux rencontres féminines avec trois jetons d'autos tamponneuses dans les poches du temps de mes quinze ans.

Du marché de Carouge vers 6 hrs du matin, à livrer les fruits et légumes d'un certain Marcel, surnommé "bordel d'amour", son expression favorite, et une fois les bancs installés, du casse-croûte de rigueur avec fromage, charcuterie et vins fins des stands voisins pour bien commencer la journée.

De Carouge, la rue Jacques Dalphin, le marché aux chevaux de la place du Marché, des entrecôtes du café des Négociants, du café des Amis de la Mère Boulens et de la rue Vautier, avec ses bistrots qui se sont peu a peu transformés en salle de concerts improvisés, puis officiel.

Du quartier des Pâquis ou, chaque fois que je poussais la porte d'un bistrot,  j'entendais un "Salut Claude !" amical et chaleureux, remplacé maintenant par un "Bonjour Monsieur" poli mais sans âme...

Comme dans la chanson d'Aznavour, "La Bohème", je reconnais de moins en moins cette ville qui m'a vu naitre et de beaucoup d'endroits  ne me reste que des souvenirs, des musiques ou quelques photos jaunies par le temps, car on ne photographiait pas toutes les secondes de notre vie tumultueuse.

La surprise est toujours au rendez-vous de chaque coin de rue et la re-découverte de cette ville chaque fois un enchantement.

J'ai même rencontré celui qui a la clef du Jet d'Eau de Genève et qui, d'un geste auguste, embelli journellement la Rade.

La preuve en images qu'il suffit d'ouvrir les yeux pour profiter du spectacle des rues.