mardi 26 juin 2018

De fil en Aiguilles ... de Baulmes

Une fois n'est pas coutume, le week-end commence par LE coucher de soleil sur l'Ile de Peilz, à Villeneuve en compagnie des hérons cendrés qui, comme moi, préfèrent le calme des berges du Léman aux manifestations bruyantes des amoureux de la coupe du monde de foot, assis pas sagement du tout devant les écrans géants installés dans les guinguettes du coin.





Le coucher de soleil doit correspondre à la victoire de l'équipe locale, car au même moment, un déferlement de voitures surmontées de drapeaux helvétique, klaxons bloqués et feux clignotants enclenchés se met à tourner en ville, qui dans un sens, qui dans l'autre, pour etre sur que tout le monde sache la bonne nouvelle... et pendant ce temps là, mon héron et moi, unit par la même indifférence, lui gardant la pause et moi un oeil sur le jour qui s'enfuit, attendons que le calme revienne sur les rives du Léman désertées.


Installation des manèges pour une petite fête d'entreprise dans une clairière du côté d'Orbe, but premier de mon week-end, et les quelques 200 gosses qui vont passer la journée ici vont repartir joyeux et bronzé, et nous bronzé et fatigué. Un solide "taquet" de boeuf à l'Ecusson Vaudois va me mettre en pleine forme pour... la sieste dans un petit coin de campagne, ou ce sera un magnifique lever de soleil sur la campagne vaudoise qui me reveillera.

Du rêve de gosse à la réalité, il n'y a qu'un pas...




Et de Fil en Aiguilles, comme je le disais plus haut, me voilà au pied des Aiguilles de Baulmes, que j'avais déjà gravit il y a quelques temps, mais depuis le col des Etroits et de son "vacherin-roesti". 

Un splendide Lis Martagon m'indique avec joie le sentier abrupte qui va me conduire à la croix tout la-haut, d'ou la vue s'étend jusqu'aux alpes suisses et francaise, lac Léman et Neuchatel compris.

 Le Mt Blanc que j'apercevais ce matin s'est caché dans la brume mais les Dents du Midi ont bien voulu prendre la pose pour la photo, tout comme cette "petite tortue", papillon que l'on rencontre par dizaine le long de la falaise, virevoltants de fleurs en fleurs, pendant que les parapentes virevoltent un peu plus loin, après avoir décollé du Suchet voisin.














Les petits bonheurs de la vie se rencontrent parfois au détour d'un virage, en rentrant au Val d'Anniviers, quand on s'y attend le moins, et c'est ce qui en fait des moments uniques et bienfaisants.


jeudi 21 juin 2018

Un Puma à Tracuit !

 J'aime aller à la cabane de Tracuit, on y rencontre quelques fois des animaux volants exotiques... 
Lama, Alouette, Ecureuil, et aujourd'hui, ce sera un Puma !
L'Armée Suisse arrive ce matin pour effectuer le ravitaillement de la cabane de Tracuit avec un Super-Puma, et monter tout ce qu'il faut pour assurer la saison d'été, la-haut, à 3'256 m. !


Rendez-vous sur le parking à 8 hrs pour l'arrivée du Gros Bourdon qui va nous amener en trois coup de rotor à la cabane de Tracuit. Salutations d'usage dans la fraicheur du petit matin et arrivée de tout les acteurs du ballet de cette journée orchestrée par Anne-Lise, la gardienne de la cabane, qui, comme le bosco d'un navire au long cours, a commandé tout ce qu'il faut pour hydrater, nourrir et chauffer l'équipage de ce navire immobile sur son rocher et de tout ses randonneurs 
et alpinistes qui vont monter admirer le fabuleux paysage 
que l'on découvre après une bonne grimpette d'environ 5 hrs.


Les herbes aromatiques sont également du voyage pour parfumer les plats. La préparation des filets et la répartition du poids se fait sous l'oeil vigilant de l'assistant de vol. Environ 600 kg de marchandise sera transporté à chaque rotation.  Les bouteilles de gaz et le fuel dans un filet, les pâtes et les roestis dans un autre, sans oublier le vin, la bière et la limonade.
Le pain, les oeufs, le fromage, et les pellets pour le chauffage, bien plus pratique que les stères de bois qu'il fallait scier la haut pour alimenter le chauffage et la cuisine. 
Maintenant, c'est cuisine au gaz et chauffage aux pellets. Le modernisme a du bon...c'est pas la cuisinière qui dira le contraire !



Arrive l'heure du premier vol. Il faut organiser l'ordre d'arrivée des différentes marchandises afin de pouvoir décharger à mesure les palettes ou les filets qui seront déposés à chaque rotation juste devant la porte de la cabane, afin d'avoir le moins de chemin à parcourir avec ces centaines de kilos de marchandise, et pour que l'hélicoptère ne perde pas de temps à attendre pour déposer son chargement.


Dernières explications sur le déroulement du vol et embarquement dans le ventre du Super Puma pour un vol panoramique qui nous fait admirer le Roc de la Vache, le lac d'Arpittetaz ou je suis allé il y a 10 jours, un coup d'oeil sur le Val d'Anniviers et déjà la cabane en vue.

 Le Gros Bourdon se pose délicatement sur un promontoire rocheux, la porte s'ouvre, le souffle des pales nous fouette le visage. Vite, sauter la marche, s'accroupir en tenant son sac et le Super Puma redécolle lentement, nous plaquant au sol de la puissance de son rotor et redescend dans la vallée, semblant se glisser entre le Besso et la Dent Blanche, pour commencer son travail de mulet des temps modernes, nous laissant d'un seul coup dans le silence des cimes et l'incroyable beauté du paysage.

Toujours le même émerveillement depuis ma dernière visite cet hiver,  pour l'ouverture de la cabane.








Le Super Puma arrive lentement, afin de déposer sa charge d'environ 600 kg juste entre la cabane et un gros rocher, sur une petite plateforme d'environ 3m x 3m, guidé par radio par l'assistant de vol.

Attraper le filet, stabiliser la charge et déposer le tout délicatement afin de ne pas casser les oeufs et les bouteilles de vin ! Décrocher le chargement, l'hélico repart pour un autre voyage. Toute l'équipe commence à faire la chaine pour repartir les cartons, boite de conserves et bouteilles dans les cales du navire "Tracuit"que déjà un nouveau filet arrive... Plus d'une dizaine de voyages seront necessaire pour assurer l'autarcie de la cabane pendant quelques temps.












C'est que ca consomme un Super Puma, 620 lt / hrs. rien que ca !!

Alors pendant qu'il va se ravitailler à l'aéroport de Sion, pause café-tartines-chocolat pour toute l'équipe dans le grand réfectoire panoramique, sous l'oeil du Zinalrothorn, du Besso et de la Dent Blanche. Casser la croûte face à un paysage aussi grandiose fait oublier
 les kilos transbahutés depuis notre arrivée.

Et dehors, s'asseoir un moment sur un canapé fait de palettes face au 4'000 environnant est 1000 fois mieux que d'être assis dans un canapé tout cuir face a sa télévision...




Les livreurs d'herbes aromatiques arrivent avec le dernier voyage de la matinée pour participer au diner "Röesti Royal" attendu avec impatience. Le travail et l'altitude, ca creuse! Juste le temps d'immortaliser le diner et les cinq-six poëlées bien copieuse vont vite trouver preneur !

L'ambiance "cabane" fait de nouveau son effet et le suisse-allemand se mélange avec le francais entre les roëstis, le vin et le dessert. On peut dire que le "roëstigraben" à été mangé lors de ce repas !





Malheureusement, l'heure tourne, décollage imminent pour un crochet à l'aéroport de Sion, histoire de refaire le plein de l'hélico et de profiter du survol du Val d'Anniviers 
et de la plaine du Rhône avant le retour à Zinal.

Mais pas question de repartir sans la traditionelle photo de famille avec l'équipage. Une fois avec l'hélico, et une fois avec les montagnes, bisous, poignées de mains, au revoir, et c'est le moment du départ, arrivé trop tôt, que l'on aimerait prolonger indéfiniment, tellement la journée a été magnifique.

Ne reste plus qu'à programmer une montée à pied pour retrouver la magie de Tracuit...
Ma dernière montée, c'était en 2014, avec le retour par la cabane d'Arpittetaz.












Et pour bien finir cette journée, un dernier rafraichissement sur la plus belle terrasse de bistro de Zinal qui offre une magnifique vue sur le fond de vallée et le Besso, l'Hôtel des Bouquetins !