Départ juste en dessous du musée du chemin de fer Blonay-Chamby par un sentier assez raide qui nous emmène à Cubly-Dessus, là où la vue permet de voir une grande partie du Léman, agité par une tempête de foehn qui fera bien des dégâts au bateau phare de la CGN, le Simplon, amarré au port de Cully.
Mais ici, nous sommes bien abrités par Le Cubly, précisément, sans risque que le traditionnel pic-nic s'envole. Puis le sentier redescend en direction de Brison par une route entièrement pavée de galets, je n'ai pas trouvé l'explication à ça. Si quelqu'un a des infos, c'est avec plaisir.
La saison de l'ail des ours commence et la forêt en est parsemée, en attendant les narcisses qui vont bientôt pointer le bout de leur corolle.
Et au détour du sentier, la curiosité pour laquelle on était venu, et que l'on avait presque oublié, apparait soudainement. Le Scex que Pliau, en patois vaudois, "le rocher qui pleut" dont voici la légende :
Il était une fois, par une fraîche matinée du temps jadis, une belle
jeune fille de dix-huit printemps qui se prénommait Joliette. En
marchant vers la forêt, Joliette rêvait d’Albert, le fils du baron
Grimoald, en pensant à leur amour impossible. Elle s’arrêta sur une
pierre pour pleurer toutes les larmes de son corps.
Tout à coup, une fée
apparut devant Joliette en lui disant:
Une âme qui se désole,
Trouvera ce qui console
Sur le Scex, près du torrent;
Là, gémit celui qu’elle aime
Là, félicité suprême
Une âme qui se désole,
Trouvera ce qui console
Sur le Scex, près du torrent;
Là, gémit celui qu’elle aime
Là, félicité suprême
L’étrange apparition se perdit au loin sous les arcades des grands chênes. Joliette pressentit qu’Albert l’attendait sur le Scex.
Albert était seul assis sur le Scex, quand il vit apparaître sa belle et tendre Joliette. Il lui prit la main l`embrassa, et commença à lui raconter la mauvaise nouvelle. Il lui apprit que son père ne voulait pas qu’il épouse une pauvre paysanne. Mais, il lui jura que leur amour serait toujours éternel.Tout à coup, le baron Grimoald arriva, quand il vit son fils et Joliette il devint rouge de colère.
Il fut si furieux qu’il
ordonna à ses gardes d’attraper Albert. Joliette qui ne savait que
faire, implora le père d’Albert de ne pas le jeter en prison. Après
réflexion, le baron dit :”Quand le Scex pleuvra, mon fils épousera la
belle, mais jusque-là, non!”
Et le seigneur frappa le rocher de son
poing. A ces mots, un cri de surprise s`échappa de toutes les bouches.
Le rocher devint humide; des gouttes d’eau perlaient de toutes parts. Le
rocher pleuvait ! Tout le monde s`écria en patois: le Scex que Plliau,
le Scex que Plliau !
Comme le père le promit, après ce miracle, les
noces furent célébrées le jour même dans la joie et la gaieté. On ne vit
plus jamais la gentille fée de la forêt.
Telle est la légende du Scex
que Plliau
Nous poursuivons la balade jusqu'à la Baye de Clarens, histoire d'empiler quelques galets et de faire une aquarelle, puis nous regagnons Chamby pour aller terminer la journée au bord du Léman, histoire de se faire venter un petit peu et d'admirer les kite-surfeurs et autre planchistes sauter sur les vagues formées par la Vaudaire qui s'en donne à coeur joie, au détriment du vapeur Simplon, toujours malmené au port de Cully et qui subira des gros dégâts, mais heureusement sans couler.
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