Voilà une ville-port que j'aime parcourir de de babord à tribord. De fréquant passage dans la salle des machines et de longues heures a flaner sur le pont. Soit les chantiers de l'Atlantique et les boulevards qui longent la rade de St Nazaire d'ou l'on peut rêver à voir les cargos s'éloigner.
Mon coin, c'est Penhoet, la ou bat le coeur de la construction navale. Le quartier devait être drôlement animé le siècle passé, à voir les deventures des cafés et hôtels fermés depuis lors. Ca me fait un peu penser à Chippis et l'usine d'aluminium, quand les femmes attendaient leurs maris à la sortie de l'usine, non pas pour les accueillirs à bras ouvert, mais pour récuperer la paie avant qu'elle ne soit bue le long de l'Avenue de la Soif, bordée de bistrots prêt à soulager l'ouvrier en goguette !
Les temps ont changés, maintenant les ouvriers arrivent en voiture, alors qu'avant c'était les vélos qui bouchonnaient à l'entrée des chantiers. Les quelques restaurants ouvert accueillent des hommes et des femmes fière du travail accomplis à construire ces géants des mers. La patronne du "Café du Brésil", ou j'ai pris mes habitudes quelques jours, a toujours un mot d'encouragement, un sourire ou une blague pour "ses" gars. Pas de chichis, mais une chaleur humaine en guise de bienvenue.
Le "Celebrity Edge" est en phase de finition. Il va sortir bientôt de son bassin pour prendre le large, et l'on sent déjà poindre un peu de nostalgie de voir partir le "bébé" que tout ces gens ont choyé, construit, bichonné pendant un sacré bout de temps.
Les Oides, petits personnages bleus que l'on rencontre un peu partout en se promenant au travers de St Nazaire, et chaque fois que je viens, j'en découvre des nouveaux dans des endroits incongrus.
Surtout ne pas laisser ses rêves derrière des grillages, et ne pas attendre "le poids des années, qui dans mon pays, avec de la chance, m'aurais permis..." comme le chantait le Suisse, Michel Buhler en 1969 sous le titre "Helevtiquement vôtre", paroles toujours d'actualité...
Et Mademoiselle n'attend pas pour commencer une partie de pêche dans le Bassin de Penhoet.
J'ai installé ma chambre à coucher près du phare, avec vue sur le Pont de St Nazaire. Et après une nuit passée au bord de l'eau, le soleil va faire son apparition au travers de la brume qui suit la Loire jusqu'a son embouchure.
C'est peut être à cause de Tintin que St Nazaire me plait. Lui qui m'a fait voyager autour de la planète quand j'étais petit, alors que l'on allait guère plus loin que Cossonay ou Champéry...