Ces derniers jours de soleil avant une fin de semaine sous le signe de la pluie m'inspire pour aller tester cette nouvelle passerelle au dessus de Randa, dans la vallée du Mattertal, qui conduit à Zermatt et à l'emblème mythique de la Suisse, le Cervin, ou Matterhorn. Plusieurs sentiers conduisent à la passerelle, et je voulais passer d'abord par la Cabane de l'Europe, mais une erreur d'aiguillage dans la (raide) montée me fait arriver à l'entrée nord de la passerelle. Ca a eu l'avantage de pouvoir monter à l'ombre des magnifiques mélèzes qui composent cette forêt.
Travail d'artiste pour ces bac à fleurs, dont les edelweiss resteront en fleurs toute l'année grâce aux doigts habiles du sculpteur...
L'éboulement de 1991, a vu descendre plus de 15 Mio. de m3 de roches qui ont coupé la route, la voie ferrée et la Viège, formant un lac dans le village de Randa, mais sans faire de victimes, hormis quelques têtes de bétail.
Drôle de hamac que voilà ! Construite en deux mois, c'est un sacré boulot qui attendait les ouvriers. Grace a un système de vérins hydrauliques, l'ouvrage ne bouge que légèrement, contrairement à l'autre passerelle que je vais emprunter un peu plus tard...mais j'ai quand même senti comme un mal de mer en faisant l'aller-retour. Tangage et roulis en même temps m'on rappelé quelques escapades musclées en mer d'Iroise, direction l'Ile de Sein, ou pour aller à Ouessant...et quand plusieurs personnes l'emprunte en même temps et sont pressées de traverser, tout cela s'accentue encore un peu plus, mais reste très supportable.
Tout a gauche, l'autre face du Weisshorn, que je vois depuis Zinal, quand je vais au Petit Mountet, puis le Brunneghorn et son glacier.
Je suis toujours en admiration devant ces montagnes de roches qui se sont formées sous la poussée de forces souterraines incroyables comme je le suis au bord de l'Océan, avec cette eau a perte de vue et qui, comme la montagne, peut passer d'un romantisme extraordinaire à une violence démesurée en peu de temps...
Mais il est temps de passer au moment "gourmand" de toutes randonnées en montagne disposant d'une cabane, en l'occurence l'Europahütte. Tenue par des gens très accueillant, une bière bien fraiche accompagnée d'une tarte aux abricots m'attendait. Tellement excellente la tarte que j'ai tout de suite mangé sa petite soeur.
Toujours surprenantes, ces cabanes, ou l'on voit arriver plein de gens différents. Ceux qui prennent le temps d'arriver, de s'imprégner de l'endroit et de savourer la montée et dont la priorité est d'admirer l'environnement et d'apprécier leur effort, et d'autre qui ont immédiatement besoin de place, de boire, de s'asseoir, de téléphoner... comme dans la vrai vie en sorte!
L'Europahütte est la pause à mi-chemin sur l'Europaweg, ou Chemin de l'Europe, sentier alpestre qui part de Grächen pour rallier Zermatt en deux jours.
Sentier que je met, à l'unanimité, au programme pour le mois de septembre.
Mais pour l'instant il faut penser a redescendre, un peu plus de 2 heures, sans les pauses, pour rejoindre Randa, en passant par le sentier que je voulais emprunter à l'aller.
L'Hobärgletscher domine le vallon que je vais descendre, et celui-ci a certainement perdu en longueur, comme tout les glaciers d'Europe.
Alors celle-ci pourrais s'appeler "La Passerelle qui Branle" du nom du pont à côté de la Dent de Broc, et elle n'a pas les derniers perfectionnements technique de sa grande soeur que je viens de quitter.
Et toujours cette magnifique forêt de mélèzes avec des racines qui semblent tenir les rochers comme le calamar géant s'agrippait au Nautilus du Capitaine Nemo.
Changement brusque de décors, une petite fontaine à l'orée d'une grande prairie fraichement fauchée appelle à la pause et au rafraichissement. Après tout, il ne me reste qu'une petite heure jusqu'à Randa et rien ne me presse de retrouver les gens pressés...
Les greniers à foins ou nourritures sont posé sur pilotis, et les ardoises rondes sont la pour empêcher les rongeurs de venir casser la croute a bon compte !
La "Matze" Pour signaler un mécontentement de plusieurs membres de la communauté, ceux-ci venait chacun à leur tour planter un clou dans une racine. Plus il y avait de cloux, plus il y avait de signatures, et c'est muni de cette "pétition" que les gens allaient voir les personnes concernées.
Retour à la case départ et à ces très belles edelweiss...non sans un petit clin d'oeil aux hélicoptères d'Air Zermatt, que l'on entend de temps a autre passer dans la vallée et qui font un travail formidable, entre le ravitaillement des cabanes (pour avoir une bière et une tarte aux abricots!) la construction de ces mêmes cabanes, le sauvetage en tout temps en cas de problèmes dans des endroits inaccessibles et bien d'autres choses encore.
Les St Bernard on bien changé d'allure, mais l'esprit reste le même, partout en montagne ou en mer, aider et sauver son prochain.
Un excellent reportage entre des pilotes et sauveteurs d'Air Glaciers et ceux de l'Abeille Bourbon, autre St Bernard des mers qui oeuvre au large d'Ouessant quand rien ne va plus.
On en parle pas assez et ces gens sont trop modestes, mais de savoir qu'ils existent dans ce monde un peu perdu me fait du bien au coeur, et si mon fils est ici aujourd'hui, c'est en grande partie grâce à eux. Merci encore.